Comment repérer un roman écrit avec l'Ia

Les IA dont désormais tellement mainstream que je croise des textes générés par GPT au cours de mes bêta -lecture et dans les ouvrages envoyés en ME.

Il n’y a rien qui m’agace plus qu’un texte que l’auteur essaye de faire passer pour sien alors qu’il n’a fait que jeter des idées dans une machine et récolté ce qui en sortait. Si encore c’était pour créer du contenu de qualité…

L’IA est un outil qui peut se montrer très utile mais il ne peut égaler un auteur. Le contenu produit par ces apprentis sorciers est au mieux un remède contre l’insomnie ( quelques pages d’un roman généré par IA et je ronfle ) et au pire d’une médiocrité à m’en coller des ulcères.

Je n’ai pas peur d’être remplacée en tant qu’autrice, aucune maison d’édition digne de ce nom n’accepterait un tel ouvrage.

Néanmoins, il n’est pas inutile que je vous expose comment je repère ces petits malins qui pensent réussir à être publiés sans fournir le moindre effort.

1. Les signes qui ne trompent pas

• Phrases trop correctes : orthographe parfaite, syntaxe irréprochable… C’est à me déculpabiliser de mes petites étourderies. L’erreur est humaine, ce diction n’a jamais était aussi parlant.

• Vocabulaire : fonctionnel et inadapté, mots mal choisis, trop génériques ou hors sujet, absence de mots rares ou de néologismes et bonjour les clichés !

• Pseudo poésie et phrases confuses : certaines phrases semblent “belles” mais n’ont pas vraiment de sens, ou accumulent les adjectifs et métaphores pour impressionner. De plus, comme elle ne sait pas quoi raconter, l’IA “noie le poisson” au point que le lecteur ne sait plus vraiment de quoi il est question. Cet outil adore meubler pour remplir le vide dans la mesure où il possède une mémoire limitée qui ne lui permet pas de se rappeler de l’intrigue du roman entier.

• Redondance : l’IA suit souvent les mêmes schémas de phrases, sans changements de rythme ni de style. Les mêmes idées ou expressions reviennent aussi au cours du chapitre.

• Manque de transitions : les passages entre idées peuvent être secs ou artificiels.

• Ponctuation : certaines IA utilisent beaucoup le tiret pour relier les idées. Ce n’est pas un indice fiable à 100 %, mais combiné à d’autres signes, ça peut confirmer le doute

• Absence de références : pas de clin d’œil à la pop culture, films, souvenirs personnels ou expériences vécues. Le texte reste froid et impersonnel.

  
  

• Pas de sujets sensibles ni d’humour tranchant : l’IA évite les contenus qui pourraient offenser et reste politiquement correcte, avec peu ou pas de vraie dérision.

  
  

• Informations approximatives ou datées : erreurs subtiles, surtout sur des détails récents. ( toujours vérifier les informations, quand elle ne sait pas, l’IA invente)

2. Les outils et méthodes pour la repérer

• Outils de détection en ligne : certains détecteurs analysent la probabilité des mots, le style ou la structure mais à mes yeux ils ne sont pas fiables

• La meilleure méthode ? Utiliser une IA soi-même. Comprendre son fonctionnement, ses limites et plus tu sera familier avec, plus tu sera capable de repérer les similitudes

  
  

3. Limites

• Les IA s’améliorent constamment, donc aucun indicateur n’est infaillible.

• Certains humains écrivent de manière très standardisée et peuvent tromper les outils même si pour le coup , si la personne nie fermement l’utiliser, on ne peut jamais être certain de son honnêteté. Et de toute façon, si ton texte ressemble trop à une IA c’est qu’il y a quelques progrès à faire

  
  

Conclusion

Repérer un texte écrit par une IA demande de combiner vigilance sur le style, le contenu et la structure. Mais surtout, s’approprier l’IA reste le meilleur moyen de déceler ses subtilités. Je pense qu’en tant qu’outil, l’IA a son utilité et ne devrait pas être boycottée par principe. Cependant, la question éthique se pose surtout dans le domaine artistique. Des auteurs qui ont bataillé pendant des années, travaillé leur style, fait des heures de recherches peuvent recevoir refus sur refus de la part des maisons d’édition. Se dire que quelqu’un qui n’a pas fait le moindre effort se retrouve en comité de lecture, il y a de quoi crier à l’injustice. Et je ne parle pas des couvertures générées par IA… C’est encore un autre sujet